Les élections municipales approchent, et vous hésitez encore à aller voter. Nous sommes plusieurs à être passé·es par là récemment.
Il faut dire qu’au Québec, moins de 10% des élues et élus au municipal étaient des jeunes de 18 à 34 ans en 2021, alors que nous représentions 25% de la population (source). C’est donc tout à fait normal de ne pas se sentir représenté·e, et d’avoir l’impression que les enjeux sont loin de nous.
Pourtant, imaginez sortir de chez vous. L’entretien de la rue et de la piste cyclable, le parc de votre quartier, les lumières qui vous éclairent la nuit, votre moyen de transport actif préféré, la bibliothèque où vous allez étudier… presque tout ce que vous pouvez voir est façonné par votre municipalité.
Le conseil municipal agit sur des enjeux qui vous intéressent et qui vous touchent : résilience et lutte aux changements climatiques, développement économique et social, loisirs, culture, sécurité… Les élues et élus traitent quotidiennement de dossiers qui forgent vos habitudes, votre environnement et votre qualité de vie.
Dans ce contexte, à moins d’une augmentation majeure du nombre de jeunes élu·es aux prochaines élections, nous devrons trouver une voie de passage pour faire avancer les causes qui nous animent à l’échelle locale.
Voter, une suite logique à notre engagement
Lorsque la jeunesse sort dans la rue contre les inégalités sociales, elle envoie un message politique. Lorsqu’elle initie des projets innovants à travers l’entrepreneuriat, elle envoie un message politique. Lorsqu’elle s’implique bénévolement, siège sur un CA ou une association étudiante, qu’elle s’informe, qu’elle prend position, elle envoie un message politique.
Tous les jours, nos actions parlent de nous; de qui nous sommes, de ce que nous voulons et de ce qui nous inspire.
Mais pour porter ces messages là où les décisions se prennent, nous devons aussi faire entendre nos voix lors des prochaines élections.
Si une multitude d’actions sont complémentaires pour engendrer des changements durables, les élections demeurent un pilier essentiel de notre démocratie. Avoir le choix est un droit que nous avons longtemps pris pour acquis, pendant que tant d’autres, ailleurs, rêvent encore de l’obtenir (et de le garder).
Si notre FOMO, cette peur de manquer quelque chose d’important, se tournait plutôt vers le vote cette année? Après tout, ça n’arrive qu’aux 4 ans; c’est notre chance de participer à un moment collectif qui peut réellement changer les choses. Imaginez l’impact que le simple geste de voter pourrait avoir si tout le monde s’y mettait?
« Votre ville a besoin de vous comme vous avez besoin de votre ville »
En rédigeant cette lettre, nous avions aussi envie d’inclure ceux et celles qui n’ont pas encore le droit de vote, puisqu’ils n’ont pas encore 18 ans.
Nous avons donc posé 2 questions au Conseil national des jeunes ministres de l’environnement de la campagne Sors de ta bulle de la fondation Monique-Fitz-Back.
- Si vous aviez la chance de voter aux municipales de 2025, pourquoi le feriez-vous?
- Qu’est-ce que vous diriez aux 18-35 ans du Québec pour les inciter à sortir voter le 2 novembre prochain?
Voici 3 réponses qui nous ont particulièrement interpellé(e)s :
Gia Mishra
« Je voterais pour choisir des leaders qui défendent l’environnement, renforcent l’éducation, promeuvent l’inclusion et bâtissent des villes innovantes, car chaque vote façonne un avenir où tous prospèrent! Le 2 novembre, votre vote est un cri pour des communautés vertes, équitables et dynamiques. Éducation, justice sociale, innovation : c’est votre chance de changer la donne. Sortez, votez, et construisez le Québec qu’on mérite! »
Tia Dauphin Jacques
« Si j’avais la chance de voter, je le ferais. Dans une société comme la nôtre, on ne peut pas passer à côté du vote et c’est un réel pouvoir que vous avez entre vos mains. Alors, voter ne serait même pas une hésitation pour moi! Pour l’autre question : considérez le vote comme une priorité. Votre ville a besoin de vous comme vous avez besoin de votre ville. Alors, jouez votre rôle dans l’histoire de votre milieu. »
Audrey-Anne Dubé
« Je voterai parce que c’est mon devoir en tant que citoyen et que chaque vote peut faire une différence. Et pour les 18-35 ans je leur dirais que c’est un devoir et un privilège de pouvoir voter et c’est leur avenir qu’iels ont entre leurs mains et qu’iels peuvent réellement faire la différence dans leur communauté. »
Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose?
Oui, le vote sert à élire une personne pour représenter nos intérêts. Mais c’est aussi bien plus que ça.
C’est affirmer nos convictions, soutenir ou contester les décisions locales qui nous touchent directement. C’est influencer la vision du développement économique, social et environnemental. C’est donner de l’ampleur à nos valeurs, à nos idéaux et à nos élans de solidarité. C’est envoyer un message fort : nous sommes là, et notre voix compte.
Si certains et certaines voient le vote comme une forme d’opposition, nous le voyons aussi comme une façon de recoller les morceaux d’une société souvent fracturée et de faire de nos municipalités des lieux qui nous ressemblent davantage.
Parce que les décisions qui sont prises aujourd’hui transforment les milieux de vie dans lesquels nous habitons, et habiterons encore dans 30, 40, 50 ans.
Pour nous, il s‘agit d’une manière de nous impliquer dans la construction de quartiers, de villes et de municipalités à l’image de toutes et de tous, incluant les jeunes.
Étudiant·es, entrepreneur·es, travailleur·ses et jeunes de 35 ans et moins de toutes les régions du Québec, nous nous adressons à vous.
Le 2 novembre prochain, croyons en notre pouvoir. Utilisons notre voix pour transformer l’espoir en actions concrètes; ensemble, pour les quatre prochaines années.
Lettre co-signée par : Alexandre Fortin, Daphnée Sauvageau, Étienne Paré, Lao Blais-Morin, Lauréanne Richer, Victoria Pineda
Pour en savoir plus sur les élections municipales du 2 novembre 2025, consultez le site Web d’Élections Québec à www.electionsquebec.qc.ca/voter/elections-en-cours-et-a-venir



